COMMUNICATIONS DES MEMBRES DU COMITE EUROPEEN GE POWER

COMMUNICATION DU COMITE EUROPEEN GENERAL ELECTRIC POWER 16 MARS 2022

 

Le 8 mars dernier le comité européen GE POWER a reçu un document en vue d’une consultation.

 

Celui-ci se décompose en 2 parties principales :

- le transfert de la partie STEAM NUCLEAIRE à EDF (électricien français)

- une restructuration de la partie STEAM restante dans GE

 

Concernant la partie nucléaire, la direction annonce qu’aucun licenciement n’est à prévoir. Tous les emplois dans le domaine seront donc transférés.

 

Par contre, les informations transmises aux instances ne précisent nullement quel est le projet industriel du repreneur et cela questionne grandement le comité qui ne peut clairement évaluer la viabilité de la nouvelle structure autonome au sein du groupe EDF.

 

Le comité européen GE POWER sera vigilant sur le transfert des compétences, expertises et capacités nécessaire pour la continuité des activités du Neuf et du Service Nucléaire. Jusqu’au transfert effectif, GE reste seul maitre à bord et nous sommes inquiets quant à la politique d’embauche dans la période. Alors que le plan de réduction des effectifs a notablement impacté la structure nucléaire neuf, un gel des effectifs dans les 15 mois qui viennent n’est pas compatible avec la monté en puissance du carnet de commandes.

 

Concernant la partie charbon, une fois de plus GE décide de recentrer et réduire son scope d’activité sur ce qu’il y a de plus lucratif. Provoquant par la même des suppressions d’emploi en Europe, et accentuant une fois de plus son retrait industriel d’Europe puisque dorénavant GE n’assurera plus la modernisation des centrales charbon ni le service à la base installée des Turbines Vapeur industrielle en Europe. Alors même que STEAM n’a pas fini de gérer sa dernière restructuration. Une fois de plus l’Allemagne, la France et la Pologne sont les pays les plus impactés.

 

Le comité européen GE POWER mettra tout en place pour combattre ce nième plan de restructuration basé uniquement sur des résultats financiers sans autre approche industrielle ni humaine que de détruire les capacités en Europe en les concentrant aux Etats Unis, alors même que la situation géopolitique dans le monde redistribue les cartes de l’énergie.

 

Enfin, se pose une grande question. GE a prévu de regrouper toutes ses activités liées à l’énergie (Gaz POWER, Power Conversion, STEAM, Renouvelable, Digital et Fieldcore) dans une future entreprise, et de la (ou les) mettre en bourse. Avec la sortie des activités nucléaires de STEAM, l’équilibre du nouvel ensemble est à réévaluer dans son ensemble.

 

Comme à son habitude, le comité européen GE POWER défendra les emplois et compétences en Europe car ceux-ci sont indispensables à la transition énergétique et à une souveraineté énergétique que l’actualité tragique de ces jours ne fait que souligner. L’industrie énergétique demande un cap, du temps et des moyens, et non un simple pilotage au trimestre et recherche de profit maximum. Si nous n’avons pas d’équipements de production d’énergie en état de fonctionner, notre société telle que nous la connaissons aujourd’hui ne peut pas fonctionner. Il est hors de question que les profits d’un groupe américain conditionnent l’avenir même de nos sociétés Européennes, en commençant par nos emplois ! 

 

 

AVIS DU COMITE EUROPEEN GE POWER

 SUR LE PROJET DE RESTRUCTURATION STEAM/FIELDCORE

26 MARS 2021

 

L’Europe est au cœur d’une guerre énergétique mondiale, et a des obligations envers ses citoyens en termes de transition énergétique. GE avec l’achat de la branche énergie d’ALSTOM est de fait devenu un acteur majeur de cette transition.

La Chine et les Etats-Unis ont déjà mis en place des plans de transition énergétique dans lesquels ils ont intégré leurs acteurs industriels. Pendant ce temps l’Europe subit des pertes de compétences. Il ne peut pas y avoir transition énergétique sans Industrie !

GE devrait être un partenaire industriel clé pour la transition énergétique, d’une part en vendant ses produits, mais aussi d’autre part en investissant pour proposer des solutions innovantes.

La vapeur (STEAM) est au cœur du mix énergétique actuel (charbon et nucléaire) mais aussi du mix énergétique futur (SMR, biomasse, traitement des déchets, géothermie, solaire par concentration), et également des process industriel (cogénération, production d’hydrogène, etc.).

Le groupe GE dispose pourtant des moyens d’investir, mais a très peu investi dans Steam depuis le l’achat de la branche énergie d’Alstom en 2016. En 2020, malgré la COVID19, le groupe a généré 3.8 Mds$ de profits industriels. Il a plus de 36 Mds$ de cash disponible. Ses échéances de dettes sont maintenant mesurées et échelonnées dans le temps, et sa politique de cession d’activités lui donne les moyens d’encore les réduire.

Malheureusement, ce n’est pas la stratégie appliquée par Larry CULP qui, lui, préfère imposer des restructurations pour augmenter le profit de ses business, décidées sur la base de ratios financiers de rentabilité permettant effectivement un retour sur investissement à très court terme mais détruisant en parallèle les capacités à pérenniser des activités industrielles stratégiques.
GE n’investit désormais que sur des produits ou des offres qui n’auront que des profits immédiats présentant des risques modérés. Donc contrairement aux annonces, GE n’investit pas dans la transition énergétique, mais détruit les capacités européennes permettant de la réaliser. Le plan de restructuration de STEAM/FIELDCORE n’en est malheureusement que la plus récente démonstration.

D’ailleurs, il est important de noter que ce projet sert les Etats-Unis en supprimant des capacités en Chine et en Europe et en renforçant l’allié Indien.

Le projet soumis à consultation ne consiste pas seulement à arrêter les activités de construction de centrales à charbon neuf. Il vise aussi à se retirer de tout business insuffisamment rentable. Ce projet sacrifie les savoirs faires historiques développés en Europe.

En effet, sous couvert d’arrêt du charbon neuf, ce sont de multiples activités historiques de STEAM qui sont mises en cause :

-          Le traitement des fumées pour les chaudières (AQCS), les métiers d’ensemblier de central et de gestion des auxiliaires électriques et mécaniques sont abandonnés, y compris en termes de service, que cela soit pour de la maintenance ou la fabrication de pièces de rechange.

-          Les activités de turbines industrielles qui représentent un potentiel important de projets notamment en Europe. Ces projets demandent une réactivité et une proximité qui ne sera pas atteinte avec des équipes maintenant exclusivement indiennes.

La conséquence est une spécialisation de STEAM autour de la seule activité nucléaire neuf et d’un Service (après-vente) recentré autour des alternateurs et turbines. Le but est d’en faire un business avec un carnet de commande solide, doté de profit à court terme et donc très attractif pour une vente. Mais qui dit spécialisation, dit risque accru dans un marché cyclique.

Sous couvert de réduction de dette, GE poursuit une politique de réduction de frais fixes. Et impose un niveau de R&D trop faible face à la concurrence. Ainsi elle maximise le retour de cash à court terme alors que le groupe devrait investir dans ses business industriels aujourd’hui de façon beaucoup plus importante pour mieux se positionner dans le futur.

Les hypothèses de charges qui justifient les postes à supprimer ne correspondent pas à la réalité et font courir un risque sur la pérennité du business. Les risques industriels induits par le plan, notamment dans la réduction des capacités des équipes nucléaires, ne sont pas correctement évalués.

Ainsi la restructuration devient un investissement pour être certain de pouvoir vendre STEAM au meilleur prix. Larry CULP lui-même confiait il y a peu, qu’aucune activité de GE n’avait de place gardée dans GE et donc que toutes pouvaient être vendues.

Mais dans quel état ? Car à plus court terme, GE met en péril les capacités de l’Europe à maintenir les sites nucléaires actuels et développer les sites en cours de réalisation en supprimant les savoir-faire existants. Les très nombreux licenciements et les fermetures de sites partout en Europe constituent de fait un gâchis humain sans compter une perte irrémédiable de compétences clés pour la transition de la filière énergétique.

En écartant la majorité des propositions alternatives formulées par les représentants de personnel, la direction n’accepte que de conserver 78 emplois sur plus de 1500 initialement proposés à la suppression. Ce qui nous laisse penser que seule l’obligation légale de répondre importe à la direction sans prise en compte de l’aspect industriel. On aboutit donc bien au final à un projet de désindustrialisation européenne dans un contexte de guerre énergétique.

Le Comité Européen GE POWER tient à rappeler ici son projet alternatif :

-          L’arrêt de tous ces plans sociaux dans le secteur énergie de GE afin de conserver les expertises et savoir-faire à la vue des enjeux de transition énergétique à l’échelle Européenne,

-          La définition d’un projet industriel européen cohérent pour contribuer à cette transition en utilisant les emplois et compétences présents en Europe,

-          La relocalisation des centres de décisions pour l’Europe afin de pouvoir traiter localement les commandes,

-          L’investissement dans la R&D en Europe et non pas seulement aux USA,

-          Un plan de relocalisation en Europe de ses moyens de production pour éviter d’approvisionner ses commandes depuis des pays lointains jugés à bas coût mais réduisant la qualité et augmentant le bilan carbone.

 

 

 

Si la direction persiste à maintenir ce plan de réorganisation et de suppression de postes en l’état,

-          Les grands gagnants seraient la Direction Générale de GE, l’actionnariat, les banques et la concurrence car les activités deviennent plus rentables et à plus forte valeur à court terme. Il aurait un impact positif sur le prix de l’action et le remboursement de la dette. Mais il renforcerait aussi la concurrence qui pourrait alors bénéficier des parts de marchés abandonnées mais aussi de la perte de compétence et de la récupération de salariés hautement qualifiés.

 

-          Les perdants seraient en premier lieu les Etats et les citoyens, les clients, les employés, fournisseurs et partenaires. Mais pour l’activité STEAM également, les conséquences seraient désastreuses :

o   Pas d’investissement à long terme sans retour rapide dans l’activité STEAM

o   Moins de solutions pour soutenir l’inévitable transition énergétique,

o   Des suppressions de poste et un avenir incertain pour les salariés,

o   Volumes de projets et de chiffre d’affaires plus faibles,

o   Fragilité accrue en cas de retournement du marché,

o   D’avantage de risque sur l’exécution du carnet de commandes,

o   Une réduction des opportunités de marché par une réduction périmètre envisagé.

 

Pour les représentants du personnel, ce projet de restructuration est trop dangereux aussi bien pour le futur des entreprises STEAM/FIELDCORE que pour les enjeux environnementaux et sociaux, et ne doit pas être mis en place. C’est pourquoi le Comité Européen GE POWER se prononce contre la mise en place de ce plan et demande son abandon pur et simple au profit d’une réelle stratégie industrielle répondant aux besoins de la transition énergétique, et prenant en compte le rôle social et environnemental de l’industrie.

 

 


Les Comité Européens GE alertent les politiques européens !

 

Paris le 9 février 2021 

 

 

A l'attention de Mme (Mr). XXXXXXXX, président(e) du groupe parlementaire européen XXXXXXX 

 

Sujet : L'avenir énergétique de l'Europe à la lumière de la stratégie du groupe General Electric 

 

Madame (Monsieur), 

Nous vous écrivons en notre qualité de secrétaires et de coordinateurs du Comité d'Entreprise Européen de General Electric.  Nous souhaitons porter à votre attention nos préoccupations concernant les actions de GE depuis son acquisition de la division énergie d'Alstom en 2015 et les implications que cela a, non seulement pour les travailleurs de GE Power, mais aussi et surtout pour la capacité du marché européen de l'énergie à répondre aux défis auxquels nous sommes actuellement confrontés. 

Depuis l'acquisition d'Alstom, pas moins de 6 restructurations ont été annoncées, entraînant la perte de 15 000 emplois directs et au moins autant chez les sous-traitants et les fournisseurs, qui sont tous essentiels au développement du marché unique de l'énergie et à la nécessaire transition énergétique vers un avenir moins pollué par le carbone. La stratégie de GE s'est concentrée sur l'amélioration de sa rentabilité à court terme au détriment des investissements et d'une vision industrielle capable de relever les défis énergétiques. 

Les choix financiers de GE ont conduit à une réduction de sa capacité à servir le parc européen, à concevoir et à gérer des projets énergétiques complexes et à maintenir les compétences nécessaires à la conception de nouvelles turbines. A cela s'ajoutent les effets collatéraux sur l'ensemble du réseau de sous-traitants européens de la société (sous-traitants de fonderie, industriels et d'ingénierie) qui jouent tous un rôle essentiel au sein du secteur énergétique européen. 

Sur les 4 milliards de dollars que GE a investis dans la R&D en 2020, seuls quelques millions sont investis en Europe dans les secteurs industriels et les budgets sont encore inférieurs de 25 % en 2020 (Tableau de bord européen de la R&D 2020 FINAL). Les quelques budgets de R&D européens restants de GE sont uniquement basés sur la maximisation des profits à court terme. L'absence de toute vision industrielle à long terme entraîne le désengagement et la destruction des compétences européennes, avec l'impact que cela implique sur la capacité du secteur énergétique européen à répondre aux défis de l'avenir. 

En septembre 2020, GE n'employait que 57 500 personnes en Europe, dont 17 000 dans sa branche POWER (vapeur, conversion d'énergie, nucléaire, biomasse, gaz, etc.) et 14 000 dans sa branche RENOUVELABLE (réseaux, hydraulique, éolien, etc.) ... Il faut se demander jusqu'où ira cette réduction des compétences, de l'expertise et des capacités.  

GE est l'un des rares grands fabricants d'équipements énergétiques (OEM) dans le monde. Malheureusement, GE ne semble plus capable de maintenir son empreinte industrielle en Europe. 

Dans un marché aussi concentré, avec si peu d'acteurs, la destruction continue de compétences clés met en danger l'ensemble du secteur énergétique européen, au profit des États-Unis et de l'Asie. 

Face à ce désengagement de GE en Europe, confirmé par toutes les expertises que nous avons pu apporter au sein du comité d'entreprise européen de GE POWER, tous les représentants des travailleurs européens ont fait une déclaration le 15 janvier dernier, que vous trouverez ci-joint. 

Nous nous permettons de solliciter une future rencontre afin que nous puissions discuter de questions qui méritent toute votre attention. En outre, une discussion approfondie nous donnera également l'occasion d'examiner les réponses européennes qui pourraient être nécessaires afin de protéger et de nourrir un secteur énergétique industriel capable de répondre aux besoins énergétiques européens et aux défis de l'avenir. 

Avec nos meilleurs vœux, 

 

Pour le Comité Européen GE POWER        Pour le Comité Européen GE POWER Le Secrétaire                  Le coordinateur INDUSTRIALL-Europe Gregory PASTOR           Patrick CORREA 

 

Pour le Comité Européen GE RENEWABLE         Pour le Comité Européen GE RENEWABLE Le Secrétaire            Le coordinateur INDUSTRIALL-Europe Manel SANTIAGO           Monica GOMEZ 

 

Pour le Comité Européen CENTRAL GE        Pour le Comité Européen CENTRAL GE Le Secrétaire            Le coordinateur INDUSTRIALL-Europe James FREW            Simon DUBBINS 

  


Déclaration du Comité de Groupe Europe de GE Power (PBC), 

15 janvier 2021 

 

Cette consultation a été présentée par la direction comme la continuité de la consultation que GE Gas Power a réalisée en juin 2020 sur un changement organisationnel. Cette précédente consultation s’est faite sur la base de principes généraux, sans détails à l'époque sur les conséquences et les impacts sur le contenu du travail des équipes. Pour rappel, dans notre avis rendu en juillet, nous avions mis en avant les points de vigilance suivants, points qui n'ont malheureusement pas été pris en compte par la direction dans son nouveau projet : 

 

• Utilisation de l’expérience et des leçons tirées des travaux réalisés sur l’approche système en Europe (une application complète du commercial au support sur site ayant été mise en œuvre) • Remise en cause des réductions d’effectif et prise en compte de budgets pour accompagner les changements envisagés • Remise en cause de l'illusion financière de baisses des couts associés à la centralisation devenue excessive et analyse des problèmes et impacts à long terme • Priorité à une vision industrielle du groupe organisée par centre de profit (P&L), avec une responsabilité de gestion beaucoup plus claire, un programme d'investissement par localisation et une vision dédiée sur les programmes de R&D • Leadership de l’Europe sur le pôle EMEA avec une clarification de la feuille de route pour chacun des sites (périmètres d’activités et volumes)  

 

Aucun de ces points de vigilance soulevés en juillet n'a été pris en compte dans la proposition de novembre qui prévoie 301 suppressions de postes en Europe et ne donne aucune des réponses attendues sur la stratégie industrielle pour l'Europe. 

 

Depuis des années, les équipes européennes de GE Gas ont été confrontées à de nombreuses vagues de restructuration qui ont entraîné des milliers de suppressions d'emplois. Ce nouveau projet aura à nouveau un impact important sur la motivation des employés et leur foi en l'avenir. Avec ce plan, l'Europe sera à nouveau la partie du monde la plus touchée. 

 

Dans cette nouvelle vague, comme dans toutes les précédentes, les fonctions de soutien sont touchées, déplaçant leur tâche vers les équipes opérationnelles qui devront faire le travail en plus du leur. 

 

Les économies attendues liées à cette nouvelle vague de restructuration sont ridicules par rapport aux ambitions de l’entreprise. GE n'a fait aucune analyse des effets secondaire potentiel de ce projet sur sa capacité à atteindre ses objectifs. 

 

En juillet, nous avons considéré les 4 piliers d'activités proposés comme un bon moyen potentiel de mieux gérer l'entreprise. Mais en examinant la proposition, nous ne voyons pas de moyens clairs pour soutenir ces lignes d'activités et en particulier celle d'Aero qui a un réel potentiel.  

Ce projet ne s'inscrit pas dans la stratégie de GE telle que présentée par M. Strazik le 25 novembre dernier. Aucun moyen n'est prévu pour renforcer la sécurité, la qualité et la fiabilité qui sont considérées comme la base de la stratégie. Aucune analyse claire des résultats passés des programmes de baisse des coûts n'a été faite, alors qu’une des priorités de l'entreprise est de réduire les coûts variables. Il n'y a pas de déclinaison claire du rôle de l'Europe dans la priorité fondamentale de positionner l'entreprise pour un monde plus décarbonisé. 

 

Pire encore, il semble que GE ne s'en tienne qu'à son approche financière. L'énergie de GE Gas est définitivement bridée par une politique d'austérité. L'entreprise continue à réduire ses coûts et à se concentrer sur les produits les plus rentables, favorisant les performances à court terme au détriment du positionnement du portefeuille à moyen et long terme. Cette recherche de rentabilité maximum se fait en abandonnant toutes les activités jugées "sans valeur" et en amenuisant de plus en plus des équipes européennes fragilisées, réduisant leur position et les empêchant d'atteindre le potentiel du marché du gaz. En conséquence, cela réduit une grande partie du marché pour l'activité de GE Gas. Plutôt que de trouver des solutions pour faire face à la concurrence sur un segment où les marges à un chiffre sont la règle, GE essaie de maintenir des marges à deux chiffres sur des segments de moins en moins nombreux. 

 

De plus, la pleine compréhension sur le projet de la direction n’a pas pu se faire faute d’informations suffisantes, pourtant demandées à maintes reprises et de façon précise. Le but d’une consultation est pourtant de permettre aux membres de pouvoir formuler un avis motivé et éclairé. Plutôt que de prendre le temps de répondre, la direction de GE a préféré mettre un terme à cette consultation, quitte à dénaturer le dialogue social. 

 

Les points manquants sont : 

 

- La stratégie de GE sur la transition énergétique avec le rôle spécifique que jouera l'Europe : impact opérationnel et industriel, ainsi que niveaux d'investissement. - La stratégie d'investissement sur la décarbonisation ne nous a jamais été présentée, alors que ces investissements seront partagés avec ceux prévus pour la technologie, les outils de travail, la R&D, etc. - Les traductions des réponses à nos alternatives ne nous ont été communiquées qu'au milieu de la réunion, ce qui ne nous a pas permis d'avoir un échange constructif pour les défendre auprès de la direction. - Lors des réunions précédentes, nous avions demandé une étude d'impact :  o Identification des risques o Probabilité d'occurrence o Évaluations de la gravité de l'impact potentiel o Solutions envisagées pour éliminer ou rendre le risque acceptable - Pas de présentation claire des rôles et responsabilités respectifs des divisions et des lignes d'activité.  - Concernant le LEAN, il ne nous a jamais été expliqué de manière détaillée et précise, comment la direction entend réaliser ses gains de productivité. En outre, le LEAN sur les activités transactionnelles (hors production) n'a jamais été soumis à consultation. 

- L'organisation, la stratégie et les objectifs financiers sont globaux. L'Europe est donc dépendante d'autres parties du monde pour ces 3 points, mais nous n'avons pas de vision de la capacité globale de l'organisation ainsi que des objectifs financiers européens. 

 

Ces éléments étant essentiels pour formuler un avis motivé et éclairé, le Comité Européen GE POWER ne se voit pas dans la capacité de rendre un avis et demande donc de prolonger la consultation. 

 

Au moment où le comité se voit demander de rendre un avis, nous apprenons par voie de presse que Mr L.CULP, CEO de GENERAL ELECTRIC va toucher un bonus de 47 millions de dollars pour service rendu à l’actionnaire. 

 

Nous ne pouvons qu’en conclure que les licenciements de demain ne serviront qu’à financer les intérêts d’un seul homme. Il aurait été plus judicieux, si l’avenir de l’entreprise était une priorité comme il aime à le crier dans ses communications, qu’il refuse son bonus. Et qu’ainsi l’argent économisé serve à empêcher des licenciements de façon à maintenir et développer les emplois et les compétences au sein de l’entreprise. 

 

Dans tous les cas, cela démontre bien que les restructurations successives que connaît l’entreprise, et plus particulièrement le secteur Gaz, depuis des années ne sont pas mises au service de l’entreprise mais au profit unique de la finance ! 

 

Vu le rôle majeur de GE dans la filière industrielle de l’énergie en Europe, nous sommes en droit d’attendre autre chose d’un groupe de cette envergure. Car si nous laissons les entreprises comme GE pouvoir licencier à tour de bras, et détériorer les conditions de travail au seul motif de l’actionnariat tout puissant, c’est oublié le rôle structurant de l’industrie sur l’emploi, mais aussi la maîtrise énergétique de l’Europe. 

 

L’industrie demande du temps et de l’investissement. Tout le contraire du pilotage au trimestre que demande la financiarisation et comme le fait GE. 

 

Avec leurs savoir-faire et leurs compétences qui ont fait le renom de l’industrie européenne et mondial, les salariés de GE ont des métiers utiles et nécessaires à une transition énergétique pour l’accès à une énergie décarbonée et accessible à tous. 

 

L’expertise a démontré que seulement un tiers de emplois sont potentiellement le fruit d’une baisse de commande. Le reste ne répond qu’à une augmentation des marges de profit. Ce sont bien les choix que GE fait qui hypothèquent l’avenir, pas le marché ! 

 

C’est pour toutes ces raisons que nous, représentants des employés de GE Power, sommes amené à questionner l’avenir de cette entreprise sous le management de General Electric. 


COMMUNIQUE DU COMITE EUROPEEN GE POWER
30 NOVEMBRE 2020

 

 

Le 25 novembre dernier, M. Strazik est venu présenter devant le comité Européen ce qui devrait être la déclinaison industrielle de la stratégie de GE concernant la transition énergétique, comme annoncé par le PDG de General Electric, Larry CULP. 

 

Les représentants du personnel tiennent à souligner qu’ils en ressortent très déçus et insatisfaits. A aucun moment, Mr Strazik n’a détaillé sa stratégie et encore moins précisé les moyens pour y parvenir.  Comme si les annonces de M. CULP sur un livre blanc (toujours pas disponible) n’avaient pour but unique que de rassurer le marché. 

 

Dans la présentation de sa stratégie pour le business Gas - il n’y a aucune vue sur les moyens consacrés au soutien de ce qu’il appelle la base : sécurité, sûreté et qualité. Pire, nous nous en tenons à notre sentiment d'une prime donnée à la réduction des coûts avant tout ; - - Malgré la « nouvelle » approche proposée pour gagner en productivité, nous craignons que les réponses simplistes de restructuration permanente et de délocalisation massive soient maintenues. Rappelons-nous que la productivité sur les coûts variables revient chaque année sans résultats probants jusqu'à présent ; - La feuille de route pour la croissance des services n'est pas précisée de manière opérationnelle ; - En ce qui concerne la décarbonation, il n'y a pas d'objectifs clairs en matière de R&D pour les entreprises du groupe et aucune volonté affichée de développement en Europe malgré les besoins d’accompagner la transition. 

 

Pourtant une vision industrielle des business devrait alimenter une stratégie industrielle claire et une feuille de route déclinée pour les différents sites européens. Cela permettrait de reconstruire la confiance dans l'avenir et de remotiver les employés en recherche de sens. 

 

Nous avons hélas la conviction que GE va préférer les mêmes vieilles recettes qui n'ont pas fonctionné jusqu’à présent et va continuer à réduire l'empreinte européenne (désinvestissement, suppressions de postes, désindustrialisation). L'accent est clairement mis sur les États-Unis (centre de décisions) et l'Asie (centre de gravité du marché), avec une sortie de l’Europe considéré comme un marché de services uniquement, ne nécessitant aucun investissement local. 

 


COMMUNICATION DU COMITÉ EUROPÉEN GENERAL ELECTRIC POWER
19 novembre 2020 

 

Le 9 novembre 2020, a eu lieu une réunion du Comité Européen GE POWER sur la restructuration qui touche une fois de plus le secteur du gaz. Cette réunion avait pour but d'avoir un échange avec la direction suite à une série de questions posées par les représentants du personnel afin de mieux comprendre le projet et ses potentiels impacts. 

 

A ce stade, nos échanges avec la direction ont permis de comprendre que la stratégie de GE concernant sa branche POWER est uniquement basée sur une rentabilité financière à court terme et non sur du long terme comme le demande l’industrie dont dépendent nos emplois. 

 

Bien que les besoins en électricité soient cruciaux pour le fonctionnement des pays, GE considère que le marché des centrales électriques neuves est principalement situé en Asie et considère le marché européen du gaz essentiellement comme un marché basé sur le maintien du parc installé, paradoxalement sans qu’aucun investissement ne soit fait sur la partie après-vente. GE esquisse un adossement à l’éolien sans expliquer réellement à partir de quel investissement faire évoluer ses produits. 

 

Les représentants du comité ont bien noté que GE considère que la désindustrialisation de l’Europe a provoqué une chute de la demande en électricité : Un comble quand c’est elle-même qui accompagne ce processus à travers sa casse de l’emploi et les délocalisations. Pourtant, cela n’empêchait pas et ne l’empêche toujours pas de capter en toute impunité les subventions publiques dont bénéficie le secteur de l’énergie en Europe. Or le but de ces subventions est de rendre l’activité stratégique de la fourniture d’électricité indépendante des aléas du marché. Cependant, les élus sont conscients que les différentes politiques européennes appliquées depuis des décennies n'apportent que peu ou pas de soutien à l'industrie dans nos pays. 

 

Etant donné que GE considère que les marchés doivent être adressés à partir de leur propre région, c'est-à-dire que l'Europe ne doit répondre qu'au marché européen, cette décision met en difficulté les sites européens tournés vers l’export, mais risque également de ne créer que 2 régions capables de répondre au nouveau modèle : l'Asie et les États-Unis. C'est un pari très risqué compte tenu de l'incertitude géopolitique actuelle. Il compromet aussi gravement la capacité à assurer des activités de service et de maintenance en Europe et remet en cause sa cohérence et sa robustesse industrielle. 

 

 

 

Paris, le 19 novembre 2020 

Tant que le marché du gaz était florissant, GE ne se posait aucune question. Dès que celui-ci est devenu plus concurrentiel, la direction a paniqué et n'a su satisfaire l'appétit de ses actionnaires et de ses dirigeants qu'en lançant des restructurations massives qui sont loin de satisfaire nos clients, comme en témoigne l'érosion de nos parts de marché. 

 

De notre point de vue, la nouvelle organisation proposée pour le gaz renforce la stratégie existante de GE sur le positionnement des Etats-Unis (principalement) et de l'Asie au détriment de l'Europe avec 4 leviers :  

1. Suppression des postes à décision en Europe,  

2. Délocalisation des emplois européens d'ingénierie dans les pays à bas salaires,  

3. Délocalisation des emplois commerciaux et d'exécution vers d'autres régions,  

4. Créer un cercle vicieux de diminution des capacités qui entraîne une baisse des performances.  

 

L'Europe, pour les États-Unis, n'est donc perçue que comme un assembleur qui ne doit avoir ni Recherche & Développement, ni capacité décisionnelle. Au terme de la mise en œuvre de la stratégie GE, l'Europe sera la partie oubliée du monde et ne sera plus en mesure de répondre à ses propres besoins, donc à la merci des Chinois et des Américains. 

 

Même les pays européens dits "au meilleur coût", c'est-à-dire à "bas salaires", qui se sentaient auparavant protégés, sont désormais touchés. Personne n'est à l'abri ! 

 

Le comité européen a réussi à obtenir plusieurs discussions sur la stratégie de GE dans le secteur de l'énergie. Les responsables opérationnels, M. Strazik (Gaz) et M. Janki (Portfolio), viendront se présenter devant le comité européen POWER le 25 novembre prochain. Ce sera l'occasion de d’aborder la déclinaison industrielle de la stratégie énergétique de GE dans le cadre de POWER. Nous les mettrons face à leurs responsabilités sur l'industrie de l'énergie et l'emploi et les incohérences de leurs projets. 

 

Les élus craignent qu'à force de perdre nos compétences et nos savoirs, nous ne puissions plus jamais les retrouver, alors que le besoin de ces mêmes compétences et savoirs est énorme si nous voulons relever les défis de la transition énergétique en cours. 

 

 

Conscients de l'enjeu, vos représentants européens mettent tout en œuvre pour lutter contre cette politique dévastatrice et appellent tous les salariés à résister et à faire bloc derrière eux. 


Communication du Comité européen de GE Power (PBC), sur le projet de réorganisation des activités de GE Gas Power

3 Novembre 2020

 

Pour la 5ème fois consécutive, le secteur énergie de GE en Europe est touché de plein fouet par une restructuration. Une nouvelle fois malgré que L.CULP désigne le secteur Gaz de GE comme un des piliers de l’entreprise, et le meilleur combiné avec le Renouvelable, celui-ci est touché. Mais pas que, puisque les salariés de la branche Renouvelable font aussi face à un plan de restructuration majeur voyant leur production partir en Chine, et l’ingénierie vers l’Inde. 

En 2019, lors du dernier plan de restructuration, le comité européen POWER avait soulevé un certain nombre d’inquiétudes qui malheureusement se valident aujourd’hui : 

- Le dernier plan de restructuration n’a pas résolu les problèmes d’exécution. Au contraire il les a accrus. Et nous insistons, non par la faute des compétences des salariés. 

 

- Le comité actait un désengagement de GE dans son secteur Energie avec la mise en place d’une organisation en silo où l’Europe perdait son rôle structurant. Déclin qui s’accentue avec une nouvelle fois la volonté de réduire les équipes d’ingénierie et les fonctions managériales. Comme pour mieux mettre le vieux continent sous la cloche des Etats-Unis. 

 

 

- Le comité avait prévenu que tout restructurer pour uniquement 1 point de croissance était périlleux. Aujourd’hui, doit être posée la question de la performance commerciale impactée par cette nouvelle organisation. Le Covid ne peut être une excuse à lui seul. 

 

- Comme nous le redoutions, même les pays avec les plus bas salaires en Europe ne sont désormais plus épargnés par des délocalisations. 

 

 

Le comité européen GE POWER conscient que la situation est anxiogène pour les salariés, a demandé à avoir la conception de la transition énergétique vu de GE, incluant la déclinaison dans sa branche énergie avec l’impact industriel associé et les ventes éventuelles. 

Nous demandons aussi la transparence sur toutes les aides dont bénéficie GE de la part des Etats membres de l’Union Européenne. Ces aides doivent venir en appui d’une stratégie industrielle de la transition énergétique en Europe. 

Le processus de consultation se fera en deux phases. Une première d’analyse, puis dans un second temps le comité fera des propositions alternatives. 

Le comité européen est avant tout un outil au service des salariés. Aussi, nous invitons tous les salariés d’Europe de GE POWER à soutenir leurs élus dans les initiatives locales qu’ils pourraient avoir. 

 

Industriall qui est la fédération européenne des syndicats liés à l’Industrie, apporte tout son total soutien aux salariés et se tient au côté de votre comité européen pour ce combat pour la préservation des sites et des emplois.


Avis du Comité européen de GE Power (PBC), sur le projet de réorganisation des activités de Power en Europe
16 Octobre 2019

 

Le 10 juin 2019, la direction de GE a entamé des consultations avec son comité européen GE Power sur le projet de séparation de GE Power en deux divisions industrielles (Gaz et Portefeuille) et sur une restructuration des activités comprenant la suppression de 1800 postes et la création de 246 postes au niveau européen. 

 

En ce qui concerne la conduite du processus de consultation : A la demande des représentants du Comité Européen GE POWER (PBC) et en accord avec la Direction, la consultation aura été menée sur une période de 4,5 mois. Elle a permis  au Comité Européen de travailler efficacement, de comprendre les motivations du projet et de développer des alternatives qui répondent aux enjeux stratégiques, industriels et économiques de l'entreprise. 

 

Alors que les échanges ont été ouverts pendant les phases de présentation du projet, la Direction a adopté une attitude beaucoup plus dogmatique et fermée dans l'analyse de nos alternatives. La Direction a ainsi démontré qu'elle s'intéressait avant tout à la bonne conduite formelle de la consultation, sans chercher à réduire l'impact de son projet en recueillant le retour et les conseils de ses employés. 

 

A ce stade, presque toutes les propositions alternatives ont été rejetées par la Direction, l'employeur ne cherchant qu'à reconsidérer 4% des postes initialement proposés pour suppression. 

 

Concernant la séparation des activités Gaz et Portefeuille : Selon la Direction, le projet présenté consiste à donner plus d'autonomie aux entreprises, en les concentrant sur leurs marchés et en leur fournissant des services de support dédiés. Cette approche semble correspondre à la réactivité souhaitée sur nos marchés. 

 

Cependant, si vos représentants du personnel prennent acte de la suppression d'une couche de gestion de POWER éloignée des Business eux-mêmes, ils déplorent que ces fonctions qui étaient auparavant centralisées ne soient pas suffisamment réassignées au sein des différentes activités. La direction cherche de plus en plus à faire appel à des partenaires externes pour s'acquitter de ces fonctions, ce qui semble être une stratégie dangereuse pour nous. Les interfaces entre les Business et ces partenaires externes sont souvent mal définies et les compétences ne sont plus retenues au sein de l'entreprise. 

 

En outre, le Comité note que cette séparation nécessite une coordination entre les activités Gaz et Portfolio (comme par exemple pour le réseau de centrales communes), qui doit encore être clarifiée. 

 

Enfin, les représentants du comité Européen considèrent que cette séparation du pouvoir est la condition préalable aux futures transmissions d'entreprises. Le seul but de la division Portfolio est simplement de regrouper les activités hors Gaz, sans aucun lien entre elles. 

 

Concernant la situation de GE et le contexte de GE Power à la fin de 2018 : Pour rappel, GE a versé 117 milliards de dollars à ses actionnaires au cours des 10 dernières années. GE s'est délibérément endetté d'une manière qui sort de l'ordinaire. Cette politique financière irresponsable est le fondement de la restructuration actuelle. 

 

En ce qui concerne le marché du gaz, les années 2018 et 2019 ont représenté un point bas pour la construction de nouvelles centrales électriques que le groupe n'avait pas été en mesure d’anticiper. Toutefois, les perspectives restent bonnes à moyen et long terme (augmentation des volumes attendus pour le Neuf et rentabilité durable pour les Services). L'entreprise a surtout connu des problèmes d'exécution (1,3 milliard de dollars en 2018 et peut-être 500 millions de dollars en 2019, selon les propres prévisions de GE), qui sont la principale cause de son déficit d'exploitation affiché (-0,9 milliard de dollars en 2018). 

 

En ce qui concerne le projet de restructuration proposé : Le projet présenté ne répond pas à l'urgence des problèmes d'exécution. GE se cache derrière un retournement cyclique du marché, pour justifier un transfert massif des activités Gaz et Support en dehors de l'Europe (au sein des centres d'excellence de GE dans les pays à bas coûts ou même vers des partenaires externes), elle réduit les activités IST de Steam Power et ferme les activités Clean Combustion de Milan. 

 

GE fait donc des choix stratégiques, avec de graves conséquences techniques et sociales : déménager dans des pays à bas salaires (toutes les fonctions sont concernées : Engineering, Fabrication, fonctions supports,...), une sélectivité accrue dans la prise en charge et la maintenance d'une organisation en silo, dans laquelle l'Europe perd son rôle structurant au profit des Régions dites autonomes. 

 

Ce n'est donc pas le marché qui exige la restructuration, mais le choix de GE. Tout cela pour gagner 1 point de rentabilité supplémentaire sans tenir compte des risques associés à cette restructuration. 

 

Cette incertitude entraîne une perte de motivation chez les salariés expérimentés qui quittent le groupe. Cette stratégie n'offre pas de vision pour l'avenir et rend plus difficile le recrutement et la rétention de nouveaux jeunes talents. Tout cela a à son tour un impact sur les clients qui doutent de l'engagement à long terme de GE dans ce secteur. 

 

Concernant l'avenir des activités de GE en Europe : A l'issue de la consultation, le Comité Européen GE POWER considère que ce projet s'inscrit dans la continuité d'un désengagement européen massif, initié depuis plusieurs années par le groupe GE. 

 

Il s'agit en effet de la troisième restructuration majeure, vécue dans le secteur de l'énergie. Les capacités de l'Europe sont ainsi progressivement réduites. La trajectoire proposée dessine un système de GE en Europe qui ne servirait que sa région, avec un rôle global très limité. Dans ce contexte, on ne peut que s'interroger sur la capacité de GE à servir le marché européen à l'avenir. Le rôle mondial de l'Europe en tant que base d'exportation au service du monde est mis à rude épreuve. Le Comité craint que GE ne réduise sa capacité à fournir des projets clés en main en Europe, ce qui réduira encore sa clientèle à l'avenir. 

 

Le Comité est convaincu que le groupe, à travers cette nouvelle phase, visera à s'organiser hors d'Europe pour répondre au rebond de 2024 (pic de marché). Plus précisément, cette voie conduit à s'interroger sur la durabilité future de sites entiers, tels que Belfort et Birr/Baden. 

 

Nous pensons qu'un certain nombre d'autres sites en Europe sont confrontés à des menaces similaires pour leur avenir en raison de cette proposition. 

 

De plus, en tant qu'acteur majeur de l'énergie en Europe, il est inconcevable que les ingénieurs européens soient privés de toute possibilité de participer à la transition énergétique mondiale actuelle. Les capacités de recherche et développement de l'Europe ont été progressivement supprimées depuis 2016. Cette destruction d'ensembles de compétences clés dans l'ensemble de la Communauté européenne ne peut rester inchangée. Nous mobiliserons nos ressources tant au niveau politique national qu'européen pour faire en sorte que l'Europe conserve ces capacités qui ont une importance géostratégique pour l'avenir industriel de l'Europe. 

 

Avis sur le projet en consultation : Sur la base de ces éléments, les élus du Comité considèrent que ce plan est dangereux tant pour les divisions industrielles que pour les salariés. Elle représente un risque pour les conditions de travail des équipes restantes et ne garantit pas l'avenir. 

 

Cependant, à notre avis, il y a une autre façon, une façon plus responsable sur le plan social et plus pertinente sur le plan économique. Dans son alternative globale, le Comité Européen a proposé un modèle organisationnel et une politique d'investissement alternatives qui préservent la base stratégique de production, l'ingénierie et les capacités de gestion de projet de l'Europe, tout en réalisant l'efficacité économique souhaitée. 

 

La fermeture de la mentalité de la Direction et la non prise en compte des avertissements et recommandations émis par le comité et son expert tout au long de la procédure conduisent donc le comité à rejeter totalement les propositions avancées et nous exprimons ainsi un avis négatif sur le projet soumis pour consultation. 


DÉCLARATION DU COMITE EUROPEEN GE POWER 

31 AOÛT 2019 

 

Avec les réunions du Comité européen de GE Power des 25 et 26 juillet, la première phase du processus d'information et de consultation concernant la séparation de l'activité POWER en 2 divisions industrielles et un plan de restructuration massif touche à sa fin. 

Cette première phase de la consultation a porté sur les aspects économiques, commerciaux et stratégiques que le Groupe envisage pour la période à venir. 

Le rapport intermédiaire de l'expert du Comité nous a confirmé que le projet de la direction n'aborde pas le problème de l'adaptation à un niveau de marché structurellement inférieur, mais vise plutôt à accroître la rentabilité des entreprises en réduisant considérablement les effectifs en Europe et en délocalisant une partie des activités vers d'autres régions du monde, voire des partenaires extérieurs. 

En particulier, le Comité a démontré que le plan ne traite pas des problèmes réels auxquels GE POWER est confronté, en particulier les problèmes d'exécution, de retard et de nonqualité de 1,2 milliard de dollars rencontrés en 2018. 

Si GE décidait de s'attaquer réellement à ces problèmes, ses activités POWER seraient rentables et il ne serait pas question de les restructurer aujourd'hui. 

Dans les prochains jours, le Comité européen, soutenu par ses experts et en collaboration avec les salariés au niveau local, proposera des solutions alternatives pour garantir l'avenir industriel des sites européens. Ces solutions seront présentées à la direction à la fin du mois de septembre. 

La séparation annoncée de GE POWER place en effet M. Larry CULP, PDG du Groupe GE, comme seul co-responsable des décisions pour ces 2 divisions industrielles, et donc comme interlocuteur légitime du Comité Européen de GE Power. 

Les représentants du Comité regrettent que les discussions sur le projet aient eu lieu jusqu'à présent sans sa présence, et lui ont demandé d'assister, par respect pour les employés, à la réunion qui sera consacrée aux propositions alternatives. Au verso de ce document, vous trouverez une copie de la lettre qui lui a déjà été envoyée. 

Ces propositions alternatives constitueront une phase importante de la consultation en cours. Nous invitons donc tous les salariés européens à rester mobilisés derrière leurs représentants, afin de continuer à avoir un impact dans les discussions. 

 

 

 

 

Cher Monsieur CULP, 

 

Vous n’êtes pas sans savoir qu’actuellement se déroule l’information / consultation, au niveau des instances européennes, portant sur la réorganisation de GE POWER. 

A travers l’analyse de notre expert Secafi, dont vous trouverez le rapport intermédiaire en pièce jointe, il est confirmé que l’ajustement au seul volume du marché, ne justifie pas un tel plan de restructuration. Celui-ci vise plutôt à augmenter la profitabilité des business, par une réduction drastique des effectifs en Europe, et par la délocalisation d’une partie des activités sur d’autres régions du monde, ou même auprès de partenaires extérieurs. 

Toute cette stratégie découle de vos décisions de prioriser le remboursement de la dette, et d’augmenter rapidement la profitabilité des business. 

Votre volonté de séparer GE Power en deux divisions industrielles distinctes, conduit à ce que vous soyez aujourd’hui le responsable de la chaine managériale, en capacité de répondre pour les 2 périmètres. 

Aussi, comme le prévoit le point 3.4 de notre accord de mise en place du comité européen, votre présence parmi nous apparait indispensable, lors de ce processus d’information / consultation. 

Merci de me faire connaître votre disponibilité pour la réunion du 25 septembre, sur Paris. Si celle-ci ne vous convient pas, nous pouvons revoir le calendrier afin d’organiser une session à laquelle vous pourriez alors assister. 

En vous remerciant de toute l’attention que vous ne manquerez pas d’apporter à cette demande. 

 

Pour le Comité Européen GE POWER Le Secrétaire Gregory PASTOR 


COMMUNIQUE DU COMITE EUROPEEN POWER SUITE A LA REUNION DU 27 JUIN 2019 

 

 

Après trois jours de débat les 25, 26, 27 juin derniers, nous ne pouvons que constater que la direction de General Electric a des difficultés une fois de plus à justifier son plan de réduction d’emploi en Europe. 

 

Le nombre de fois, où les élus ont entendu « Nous vous répondrons plus tard », démontre bien qu’à ce stade, la direction semble incapable de démontrer ni si ce projet va fonctionner, ni s’il va résoudre un problème. 

GE reconnaît qu'il y aura un rebond sur le marché du gaz, mais fait aussi volontairement le choix stratégique de transférer l'activité vers des pays à faibles coûts sociaux, d'externalisation et de sélectivité sur ce marché en ne prenant que des activités à marge élevée et à faible risque. 

Ce n’est pas le marché qui licencie mais des choix ! 

Le Comité européen POWER reste très sceptique et préoccupé par la viabilité du plan de gestion. Elle ne démontre pas la sécurité des processus essentiels. Celle des fournisseurs, des réseaux d'usines, des fonctions support, des services, etc. Les connaissances et l'expérience des salariés en Europe sont transférées dans des pays à bas salaires hors d'Europe ou tout simplement abandonnées. Par ailleurs, l'engagement de maintenir Belfort en tant que centre d'excellence mondial pour les turbines à gaz 50Hz dites Heavy Duty ne semble pas compatible à moyen terme avec le projet présenté en l'état. 

 

Là aussi, nous avons l’impression que Larry CULP décide et que l’Europe doit obéir quitte à détruire son industrie.  

 

Il devient urgent que l’Europe se dote d’outils pour protéger son industrie sinon se seront tous nos emplois à termes qui seront touchés. 


COMMUNIQUE DU COMITE EUROPEEN  GENERAL ELECTRIC POWER

14 JUIN 2019 

 

Ce jour, a débuté l’information et la consultation du comité européen sur la restructuration de la division industrielle POWER ; qui inclut des externalisations d’activités, des délocalisations et la suppression de 1800 postes en Europe, principalement dans les fonctions supports, ainsi que dans les activités Steam et Gaz. Il s’agit de la 3ème restructuration successive en 3 ans ; portant à chaque fois sur plusieurs milliers de postes. 

Cette consultation fait suite, aux diverses annonces faites par le PDG de General Electric à ses investisseurs, sans que les membres du comité européen n’ait jamais été informé au préalable, sur les décisions qui le touche. 

Depuis, la création du comité européen du business GE POWER, les délégués n’ont eu de cesse de pointer la vision financière au trimestre de GE, la distribution de 117 milliards de dollars à ses actionnaires ces dix dernières années, mettant ainsi en difficulté la structure même de l’entreprise. 

 

Nous avons régulièrement signalé aussi les problèmes structurels rencontrés par notre société : manque d’autonomie des entités, encadrement ne connaissant pas forcément nos métiers et marchés, manque d’investissements, sous effectifs, pertes des compétences qui dégradent la prestation due à nos clients. 

Le comité sera donc très attentif, et s’assurera que General Electric n’utilise pas un creux de charge conjoncturel comme en connaît toute entreprise du secteur énergétique, et comme nous en avons toujours connu, à des fins de réorganisations structurelles pour augmenter sa seule profitabilité au détriment de la pérennité de l’outil industriel. 

Nous ne pouvons que déplorer la volonté des dirigeants de General Electric de favoriser un retrait progressif de l’Europe ; au moment où à la sortie de la COP21, l’Europe a le plus besoin de développer sa filière énergétique. 

Le document transmit par la direction sur son projet, est incomplet dans sa forme. • Il constate des difficultés économiques lourdes, sans en établir de diagnostic clair, • Il présente des perspectives de marché sur la base d’un passé récent, et sans tenir compte d’un rebond annoncé à moyen terme. • Il propose la solution d’une restructuration industrielle en Europe, sans réelle justification économique, et en hypothéquant l’avenir des activités de General Electric. 

 

Ces éléments manquants seront donc des éléments essentiels à obtenir et analyser dans le cadre de la consultation. 

 

Vu l’ampleur du projet et l’importance de ces conséquences sociales, économiques, et stratégiques pour l’Europe, il est essentiel que la direction de GE prenne le temps du dialogue social. Celui-ci passe par la présentation complète et approfondit de son projet.  

 

 

Les membres du Comité Européen General Electric POWER 


AVRIL 2019

 

Depuis septembre 2018, les salariés sont dotés d’un nouvel organe de représentation : le COMITE EUROPEEN. Ce dernier est composé d’un organe central (pour tout ce qui est commun à deux business minimum) ; ainsi que de 5 Sous-comité (Healthcare, Aviation, BHGE, Renewable, et Power). Ce comité européen est le résultat du devoir d’engagement sociaux vis à vis de la commission européenne pour donner suite au rachat de la partie d’énergie d’ALSTOM. 

Aujourd’hui dans le monde GE, nous avons une direction avec un nouveau PDG prenant décision sur décision avec comme seul et unique cible : le désendettement afin d’assurer plus de dividende à l’actionnariat. Quitte à détruire l’emploi, les savoirs faire, et les compétences qui ont fait la renommée de nos différentes entreprises. 

C’est la raison pour laquelle, il est important que les salariés à travers leur représentation puissent accéder à l’information : devenir des sites, stratégie, conséquences sociales. Comme le droit européen le définit. 

Or, actuellement l’instance européenne n’est informée qu’au moment de la mise en place. Ce qui empêche vos élus d’être associé au moment de la prise de décision, et contourne notre droit à être force de proposition afin de maintenir l’emploi et les activités. La direction considérant que la stratégie lui appartient seule. 

Aussi, nous tenions à vous informer de cette situation de blocage de la part de la direction. Et appelons tous les salariés à se mobiliser avec leurs élus pour faire comprendre à la direction l’importance de changer d’attitude et d’instaurer un réel dialogue social. 

C’est à ce titre que le comité n’exclut pas d’avoir recours à une action devant les tribunaux compétents, afin de faire valoir les intérêts de tous les salariés de POWER en Europe. 

 

Les représentants du Comité Européen du Business GE POWER